Post-scriptum
En 1960, des archéologues ont découvert les restes d’une femme, à Santa Rosa, une des îles du bras de mer, au large de la Californie. Ils les rangèrent dans le sous-sol du musée de Santa Barbara où ils restèrent quarante ans avant qu’une équipe scientifique fasse subir des tests pointus d’ADN et de carbone 14 au squelette. Les résultats révélèrent que les os avaient treize mille ans, ce qui faisait de cette femme le plus ancien squelette humain jamais découvert en Amérique du Nord.
Au cours de sa vie, elle avait dû voir des glaciers de la taille de l’Australie, des mammouths laineux et des tigres smilodons. Elle avait dû pouvoir passer à pied d’une île à l’autre puisque le niveau de la mer était cent dix mètres plus bas qu’aujourd’hui. Cette découverte remit en question les théories traditionnelles affirmant que les premiers habitants des Amériques étaient venus par la langue de terre reliant ce qui est maintenant le détroit de Bering entre la Sibérie et l’Alaska.
Le Spirit Caveman, comme on appelle une autre de ces reliques humaines, a vécu il y a plus de neuf mille quatre cents ans dans l’ouest du Nevada. Son profil crânien suggère qu’il est originaire du Japon ou d’Asie orientale. Le Wizard Beach Man, dont le crâne fut également trouvé au Nevada, ressemble beaucoup aux Scandinaves et aux Polynésiens. D’autres crânes ont été trouvés au Nebraska et au Minnesota. Tous ont au moins huit mille ans et ressemblent aux Européens et aux Asiatiques du Sud.
De nouvelles preuves établissent que les premiers colons pourraient avoir été des Polynésiens et des Asiatiques, qui se seraient installés dans la partie occidentale de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, tandis que la côte orientale aurait été habitée par des Européens arrivés par bateau après avoir navigué le long de la plaque glaciaire qui s’étendait au nord de l’Atlantique à l’ère glaciaire. Ils auraient suivi les oiseaux migrateurs volant vers l’ouest.
On sait que des hommes ont voyagé par mer de l’Asie du Sud jusqu’à l’Australie il y a plus de quarante mille ans, de sorte que la navigation n’a sûrement pas été inventée par les civilisations du bassin méditerranéen. Les mers ont attiré les anciens marins qui ont exploré et découvert une partie du monde bien plus importante qu’on ne le pense.
On commence seulement à écrire leur histoire.